Grèves en Finlande : l’extrême droite s’en prend aux droits sociaux
Un mouvement de grève sans précédent a débuté fin janvier en Finlande. Les syndicats, dont l’Union syndicale SAK, dénoncent les atteintes aux droits sociaux fondamentaux des travailleurs.euses, depuis la constitution, en juin 2023, d’un gouvernement de coalition de droite conservatrice et d’extrême droite.
Une nouvelle grève de deux semaines a commencé le 11 mars, face au refus du gouvernement de revenir sur ses projets de réforme du marché du travail et de protection sociale notamment.
Réforme du marché du travail
La coalition gouvernementale souhaite augmenter les marges de manœuvre des entreprises, en matière d’embauches et de licenciements. Les organisations patronales demandent « plus de libertés et moins de contraintes juridiques et administratives. »
Au cœur du conflit se trouve la remise en cause des accords collectifs d’activités et de secteurs professionnels au profit de mesures unilatérales d’organisation de l’entreprise et des conditions de travail.
Cela affaiblirait considérablement le dialogue social, laissant peu de place à la concertation et à la sollicitation de l’accord du salarié dans son contrat de travail.
Remise en cause du modèle social finlandais
L’indemnité de chômage, l’aide au logement et la rémunération du congé parental vont être amputées. L’aide à la formation des adultes sera supprimée.
Museler les syndicats
L’expression collective des syndicats est de plus en plus muselée. L’exercice du droit de grève est réduit : les mouvements sociaux sont plus vite et plus souvent considérés comme des « grèves illégales » par le gouvernement, le dispositif de sanctions a été renforcé, les peines aggravées et mises en œuvre sans retenue.
Une communication hostile aux syndicats de salariés finlandais et disqualifiant leurs actions est diffusée – des accusations de « mafia syndicale » sur les réseaux sociaux par exemple.
De façon assez inquiétante, cela ne suscite pas de réaction des membres du gouvernement les moins extrémistes de cette coalition, ni même de rappels que les droits collectifs des travailleurs sont protégés par la Constitution.
Des conséquences sur les droits des salariés de l’extrême droite au pouvoir
Le cas finlandais fait écho à ce qui existe dans d’autres États de l’Union : en Italie avec le défaut de mise en place de moyens suffisants d’inspection et de contrôle du travail ; en Suède avec les grèves dures dans les ateliers TESLA et une réponse lacunaire aux atteintes au droit de grève d’Elon Musk, en Hongrie, en Belgique …
La Confédération Européenne des Syndicats (CES), à laquelle l’UNSA est affiliée, s’alarme des conséquences majeures sur les droits des travailleurs.euses de l’arrivée au pouvoir, dans plusieurs États de l’Union Européenne, des partis des extrêmes et du virage conservateur.
Les droits sociaux régressent et sont remis en cause, et leur exercice est réduit voire sanctionné.