Le décret instituant une prime exceptionnelle pour certains demandeurs d’emploi est paru le 30 décembre dernier. Si l’UNSA est favorable à tout soutien à destination des travailleurs précaires, elle s’alarme d’un nombre trop important d’actifs exclus du dispositif.
Pour bénéficier de cette prime, les actifs n’ayant pas pu travailler suffisamment en 2020 pour recharger leurs droits au chômage doivent avoir travaillé au moins 60% du temps en 2019, soit 138 jours, dont 70% en CDD ou en contrat d’intérim.
Pôle emploi versera automatiquement l’aide aux demandeurs d’emploi. Celle-ci sera effective pour les mois de novembre 2020 à février 2021.
La prime s’élèvera à 335 euros mensuels pour les bénéficiaires du RSA. Pour les demandeurs d’emploi ayant droit à un revenu de remplacement (ARE, ASS, ATI…) ou non, elle sera équivalente à la différence entre 900 euros et le revenu composé du revenu de remplacement ainsi que 60% des revenus bruts d’activité, le cas échéant.
L’aide exceptionnelle pourrait concerner environ 450 000 travailleurs dont 80 000 jeunes, selon le gouvernement. Elle profitera en particulier à certains saisonniers, intermittents, intérimaires et extras de la restauration.
L’UNSA, qui depuis le début de la crise sanitaire insiste sur la nécessité de soutenir financièrement les plus précaires, estime que cette prime est insuffisante et son champ trop réduit.
Le seuil fixé à 60% de temps de travail en 2019 est trop élevé.
Pour quelles raisons les travailleurs ayant travaillé 50% ou 55% du temps en seraient-ils exclus ? Également, pourquoi fixer un seuil à 70% de CDD ou de contrat d’intérim ? Quid également des chômeurs non-inscrits à Pôle emploi ?
L’UNSA demande que les seuils soient révisés afin d’étendre davantage le spectre des bénéficiaires et de ne laisser aucun travailleur sur le bord du chemin.
L’UNSA regrette que la période de référence ne soit pas étendue jusqu’à mars 2020, début du premier confinement. De plus, l’augmentation de la durée d’affiliation pour recharger ses droits à l’assurance chômage introduite par la nouvelle réforme a aggravé la situation d’un certain nombre de travailleurs précaires.
Compte-tenu de la crise sanitaire, le retrait de cette réforme reste toujours d’actualité.