12 janvier 2022
Le rapport Erhel fait un état des lieux des métiers de la deuxième ligne et met en avant des pistes pour leur reconnaissance, une revalorisation des salaires et de meilleures perspectives de carrières.
Caissières, livreurs, personnels de sécurité, du nettoyage… La crise COVID a mis en lumière ces métiers essentiels trop souvent caractérisés par des rémunérations médiocres et des conditions de travail difficiles.
Pour l’UNSA, le sort de ces salariés doit être une priorité.
À cet égard, les conclusions de la mission * Erhel – Moreau Follenfant d’accompagnement des partenaires sociaux dans la démarche de la reconnaissance des travailleurs de la deuxième ligne apporte des éclairages et des propositions pertinentes :
- Revaloriser les salaires
Avec des salaires inférieurs de 30% à la moyenne, il y a urgence dans les branches à revaloriser les grilles de classification. Des premiers accords ont été signés dans des secteurs particulièrement défavorisés (aides à domicile, vendeurs en produits alimentaires, propreté, déchets…) mais dans d’autres la négociation collective est peu dynamique avec parfois des minima de branche inférieurs au salaire minimum, ce qui est inacceptable pour l’UNSA.
Le rapport préconise d’inciter à la négociation côté employeur, en alignant le barème des allègements des cotisations sociales patronales sur les minima de branches et non sur le SMIC (lorsque les minima sont inférieurs au SMIC).
Si pour l’UNSA cette piste est intéressante, elle n’exclut pas la nécessité de revaloriser tous les salaires des secteurs pointés.
- Compenser des conditions de travail pénibles
Les travailleurs de la deuxième ligne sont pénalisés par des conditions de travail plus difficiles que les autres salariés : accidentologie, horaires atypiques (travail de nuit, du dimanche, non programmés à l’avance, fragmentés…) …
L’UNSA partage les recommandations notamment sur l’amélioration de l’organisation des horaires et sur la création d’un compte épargne temps (transférable…) pour compenser ces contraintes. - Favoriser la formation, les perspectives de carrière
Les salariés de la deuxième ligne ont des trajectoires professionnelles moins favorables, une mobilité de poste ou d’entreprise plus fréquentes mais sans réelle promotion.
Le déficit global de formation en est l’une des causes. Il est nécessaire de mieux appréhender les transitions professionnelles avec un développement par la VAE, l’accès à des formations plus générales (et diplômantes) permettant de monter en compétences et en rémunération.
L’UNSA partage pour partie la préconisation d’abondement du CPF en lien avec le métier et activités exercées, mais cet abondement ne doit pas être l’unique réponse.
Enfin, alors que le rapport constate un dialogue social plus faible dans les secteurs concernés, pour l’UNSA, la négociation collective de branche est le moyen de faire évoluer la situation.
Tous les employeurs doivent prendre leurs responsabilités. Il en va de l’attractivité des métiers et de la dynamique de ces secteurs.
*Lire le rapport complet :