Un nouveau rapport évalue les éventuelles conséquences de l’application de l’accord commercial UE-Mercosur sur le développement durable. L’UNSA s’inquiète des conclusions présentées et ne soutient pas sa mise en œuvre.
Le rapport de la commission indépendante dirigée par Stefan Ambec a été remis au Premier ministre le vendredi 18 septembre.
Bien que d’autres rapports l’aient précédé, celui-ci aborde les questions de manière transversale en englobant celles relatives au développement durable (économie, environnement, social) ainsi que d’autres préoccupations liées à la coopération ou aux problématiques sanitaires.
Le traité de libre-échange Union européenne-Mercosur [1] a été conclu le 28 juin 2019 après plus de 20 ans de négociations [2] .
Sa mise en œuvre est loin d’être acquise compte tenu des revirements et des réticences qui ont eu lieu depuis, en raison de la politique environnementale catastrophique du Président brésilien ou de changements de gouvernements dans les États concernés, qui doivent tous le ratifier.
Le rapport « Ambec » rappelle que les gains commerciaux attendus, par la baisse des droits de douane, restent à prouver et quand bien même ils ne concerneraient pas l’ensemble des secteurs de production. Certains seront perdants, et ce, des deux côtés de l’Atlantique.
Par ailleurs, l’impact sur le revenu réel des citoyens européens sera minime.
Enfin, le rapport met surtout l’accent sur l’« occasion manquée pour l’UE » d’user de son pouvoir de négociation sur les questions environnementales ou encore sanitaires…
Les engagements pris en la matière offrent des garanties fragiles et le risque d’accroître la déforestation à cause de la possible extension des terres consacrées à l’élevage, en particulier en Amazonie, est réel.
Au vu des conclusions du rapport (déstabilisation de secteurs économiques importants, impact limité pour les populations, dommages environnementaux ou sanitaires potentiels), l’UNSA se satisfait que le gouvernement français s’oppose « en l’état » à cet accord et défendra toujours l’émergence d’accords commerciaux équitables et durables qui protège les droits des travailleurs et des citoyens.
[3] Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay.
Notes
[1] (1)
[2] (2)
[3] (1)
[4] (2)