Le 1er mai, ce n’est pas qu’un jour férié.
C’est une piqûre de rappel.
C’est un jour de mémoire, de lutte et aussi d’espoir. Un jour où l’on se souvient que nos droits n’ont jamais été donnés, ils ont été arrachés. Et qu’ils peuvent, à tout moment, être remis en cause (ça, on le voir bien).
En 1886, aux États-Unis, des ouvriers mal payés, surexploités, sans sécurité sociale, sans retraite, sans week-end, ont réussi à arracher la journée de 8 heures. Ils n’avaient rien, sauf une idée : 8 heures de travail, 8 heures de repos, 8 heures de vie. Ils se sont mis en mouvement, ils se sont organisés, ils se sont mis en grève. Ils ont été réprimés. Certains ont été tués. Et pourtant, leur combat a changé le monde.
2025. 139 ans plus tard. Le progrès technologique est là. La productivité a explosé. Et pourtant, on nous explique que travailler moins, c’est du délire. Qu’il faudrait travailler plus. Que les Français sont des fainéants, des assistés. Qu’il faut trouver encore et encore et encore et encore des milliards sur le dos des travailleurs, des chômeurs, des sénateurs, des agents malades ou des retraités. Ça ne suffit jamais.
Ce serait, paraît-il, une folie économique de ne pas renoncer à nos jours fériés, de ne pas travailler plus. Ce serait, dit-on, irresponsable dans le contexte actuel. « Il n’y a plus d’argent« , entend-on partout. « Il n’y a pas d’autre choix que de travailler plus.«
Alors que les grandes fortunes battent des records, on continue de nous parler du « coût du travail ». Alors que tout s’automatise, s’IAise, on parle encore de « manque de main-d’œuvre » – comprenez : faites donc un effort pour accepter un poste à 300 km de chez vous, payé au SMIC (ou moins, ça vous irez ?). Et pendant que la planète « brûle« , on persiste à vouloir une croissance infinie.
Ce qu’on a rendu possible en 1886, on nous le refuse en 2025. Pas parce que c’est impossible. Parce que ce n’est pas dans l’intérêt de ceux qui profitent de notre fatigue et de nos plus belles années.
Le 1er mai est là pour rappeler que nos droits sont nés dans la lutte. Que rien n’a jamais été donné. Que chaque avancée sociale a été arrachée. Et que si on baisse la garde, on les perdra.
Et sinon, et le muguet, dans tout ça ? C’est un symbole qu’on a greffé sur cette journée. Il nous rappelle que nos luttes peuvent fleurir. Que la solidarité peut se transmettre. Que derrière chaque jour férié, il y a une histoire, une mémoire, un combat syndical !
Alors, pour celles et ceux qui le peuvent, dans les villes où les militantes et militants de l’UNSA organisent un défilé, un rassemblement, un casse-croute… : bon défilé du 1er mai, et profitez du soleil !
Et pour les autres : reposez-vous, reprenez des forces, imaginez la suite.
Portez un brin de muguet, offrez-en un, partagez une photo, une affiche, une image de lutte sociale. Partagez un droit, parlez d’une injustice à combattre, imaginez une stratégie syndicale pour y répondre. Faites vivre la mémoire syndicale.
Bref, bon premier mai à toutes et à tous ! 💙
